Comment bien préparer ses médicaments avant un voyage international

Comment bien préparer ses médicaments avant un voyage international

Vous avez prévu un voyage à l’étranger, mais vous prenez des médicaments tous les jours ? Ne partez pas sans avoir vérifié si vos traitements sont autorisés là-bas. Des centaines de voyageurs sont arrêtés chaque année, non pas pour des raisons de sécurité, mais simplement parce qu’ils avaient un comprimé interdit dans leur valise. Ce n’est pas une histoire rare : en 2024, un touriste américain a passé 72 heures en détention à Bangkok pour avoir transporté 28 comprimés d’alprazolam - un anxiolytique courant aux États-Unis, mais classé comme drogue contrôlée en Thaïlande. Ce genre d’erreur est évitable. Voici comment vous assurer que vos médicaments vous accompagnent en toute légalité, sans risque ni stress.

Ne partez pas sans vérifier la légalité de vos médicaments

Un médicament légal aux États-Unis ou en France peut être totalement interdit dans d’autres pays. Le Japon, par exemple, interdit plus de 1 400 substances courantes, y compris certains antibiotiques, décongestionnants comme la pseudoéphédrine, et même certains traitements contre le TDAH. Les Émirats arabes unis punissent la possession de codeine par des peines de prison pouvant atteindre cinq ans. L’Arabie saoudite exige une autorisation du ministère de la Santé pour chaque médicament, même les simples analgésiques.

La base de données de l’Organisation internationale de contrôle des stupéfiants (INCB) est votre meilleur allié. Elle recense les règles de chaque pays sur les médicaments contrôlés, les antidouleurs, les anxiolytiques et les traitements psychiatriques. Rendez-vous sur leur site, cherchez votre destination, et vérifiez chaque médicament que vous comptez emporter. Ne vous fiez pas aux forums ou aux conseils de voyageurs : les lois changent vite. En 2024, 19 pays, dont la Corée du Sud et la Malaisie, ont interdit les produits à base de CBD - même si ces produits sont légaux aux États-Unis.

Prenez suffisamment de médicaments - et un peu plus

Combien de médicaments devez-vous emporter ? La règle simple : la durée de votre voyage + 7 jours de réserve. Pourquoi ? Parce que les pharmacies à l’étranger ne vendront pas toujours votre traitement, même si vous avez une ordonnance. Certains pays n’ont pas les mêmes dosages : un comprimé de 500 mg aux États-Unis peut être vendu en 250 mg en Europe. Vous risquez de devoir vous adapter à la dernière minute - ce qui peut être dangereux si vous avez une maladie chronique.

Les voyageurs atteints de diabète, d’hypertension ou de troubles thyroïdiens sont particulièrement vulnérables. Selon une étude de Mobility International USA, 32 % des problèmes de médicaments lors de voyages sont dus à une quantité insuffisante. Si vous prenez un traitement à vie, demandez à votre pharmacien de vous fournir une quantité suffisante pour couvrir votre voyage + une marge de sécurité. Certains pharmacies aux États-Unis peuvent même vous délivrer des doses séparées pour chaque jour de voyage, avec étiquettes claires.

Emportez vos médicaments dans les règles

Ne mettez jamais vos médicaments dans vos bagages en soute. En cas de perte, vous êtes sans traitement. Les compagnies aériennes, comme Delta, exigent que les médicaments soient transportés en cabine. Cela inclut les liquides : même si vous avez plus de 100 ml (3,4 onces), vous pouvez les emporter - à condition de les déclarer au contrôle de sécurité. Les aiguilles et les stylos d’insuline sont autorisés, mais il est recommandé de les présenter avec une ordonnance.

Les médicaments doivent rester dans leur emballage d’origine, avec l’étiquette du pharmacien. En Californie, en Floride, dans l’Illinois, à New York et au Texas, la loi exige que les substances contrôlées soient conservées dans leur flacon d’origine. Si vous avez un vol de correspondance aux États-Unis après un voyage international, cette règle s’applique aussi. Une ordonnance sur papier ne suffit pas : vous devez avoir la boîte avec le nom du patient, le nom du médicament, la posologie et le nom du pharmacien.

Un voyageur montre ses médicaments à un agent de douane dans un aéroport, une lettre médicale à la main.

Obtenez les documents nécessaires - et tôt

La plupart des pays ne demandent pas de documents, mais certains exigent une lettre du médecin ou une autorisation officielle. La Thaïlande, par exemple, exige que chaque ordonnance soit légalisée par un notaire. L’Arabie saoudite demande un permis d’importation du ministère de la Santé. Le Japon peut vous refuser l’entrée si vous n’avez pas une autorisation préalable pour votre traitement contre le TDAH.

Ne tardez pas. Les délais peuvent prendre jusqu’à 8 semaines. Contactez l’ambassade ou le consulat du pays que vous visitez au moins 60 jours avant votre départ. Posez des questions précises : « Est-ce que [nom du médicament] est autorisé ? Faut-il une autorisation écrite ? Faut-il la traduire en langue locale ? »

Si vous avez du mal à obtenir une réponse, utilisez le service d’assistance de l’INCB : +41 22 917 92 92. C’est un numéro gratuit, disponible 24h/24, et ils peuvent vous orienter vers les bonnes autorités. Certains voyageurs utilisent des services payants comme MedPassport pour gérer ces documents, mais attention : 78 % de ces plateformes ne sont pas officiellement accréditées. Mieux vaut agir directement avec les autorités.

Attention aux médicaments en transit

Vous faites une escale à Dubaï avant d’aller à Singapour ? Vos médicaments doivent respecter les règles des deux pays - et aussi celles de l’aéroport de transit. Un voyageur a été arrêté à l’aéroport de Dubai en 2024 parce qu’il transportait de l’ibuprofène dans un flacon non d’origine, alors que le pays interdit les médicaments non étiquetés. Même si vous ne descendez pas de l’avion, vos bagages sont inspectés.

La règle d’or : si vous traversez un pays avec des règles strictes (Émirats, Arabie saoudite, Singapour, Japon), gardez vos médicaments dans leur emballage d’origine, avec ordonnance et lettre du médecin. Ne les mettez jamais dans une boîte à pilules en plastique. Les agents de douane ne reconnaissent pas les boîtes de tri, même si elles sont étiquetées.

Les médicaments à risque : les plus souvent problématiques

Voici les catégories de médicaments qui causent le plus de problèmes à l’étranger :

  • Narcotiques : hydrocodone, oxycodone, codeine - interdits ou très réglementés dans 80 % des pays asiatiques et du Moyen-Orient.
  • Anxiolytiques et somnifères : alprazolam (Xanax), diazepam (Valium), zolpidem (Ambien) - classés comme stupéfiants en Thaïlande, Singapour, et au Japon.
  • Traitements du TDAH : méthylphénidate (Ritalin), amphétamines (Adderall) - interdits au Japon, en Corée du Sud, et dans plusieurs pays du Golfe.
  • Décongestionnants : pseudoéphédrine - interdite au Japon, en Chine, et dans plusieurs pays européens.
  • Produits à base de CBD - interdits dans 19 pays en 2024, malgré leur légalité aux États-Unis.

Si vous prenez l’un de ces médicaments, ne prenez pas de risques. Vérifiez chaque produit individuellement sur la base de données de l’INCB. Même un simple sirop contre la toux peut contenir de la codeine - et être interdit.

Un voyageur reçoit une lettre officielle dans une ambassade, une carte mondiale projette des zones d'avertissement.

Et si vous avez besoin d’un médicament à l’étranger ?

Il est possible de trouver certains traitements à l’étranger, mais ce n’est pas garanti. Les pharmacies locales ne connaissent pas toujours les noms commerciaux américains ou européens. Par exemple, le « paracétamol » en France est appelé « acetaminophen » aux États-Unis. Si vous avez besoin d’un médicament urgent, demandez à votre médecin de vous fournir le nom générique et la posologie exacte en anglais. Emportez aussi une fiche résumant votre traitement : nom du médicament, dose, fréquence, raison médicale.

En cas de perte ou de vol, contactez votre ambassade. Elles peuvent vous aider à obtenir une ordonnance d’urgence ou vous orienter vers un médecin local. Mais attention : même avec une ordonnance, vous ne pourrez pas acheter un médicament interdit dans le pays.

Les erreurs à éviter absolument

  • Ne pas vérifier la légalité avant de partir - c’est la cause numéro un des problèmes.
  • Emporter des médicaments dans des boîtes à pilules sans étiquette - les douanes ne les reconnaissent pas.
  • Envoyer des médicaments par courrier à l’étranger - c’est souvent illégal, et les colis sont systématiquement saisis.
  • Ne pas emporter de copie de l’ordonnance - même si l’emballage est original, une ordonnance peut être demandée.
  • Attendre la dernière minute pour contacter l’ambassade - les délais peuvent être longs.

Le plus souvent, les voyageurs pensent : « Ce n’est qu’un petit comprimé, ça ne peut pas poser problème. » Mais les règles ne sont pas faites pour les petits comprimés - elles sont faites pour les trafiquants. Et les agents de douane ne font pas de distinction.

Que faire en cas de problème à l’aéroport ?

Si vous êtes arrêté ou retenu pour vos médicaments, restez calme. Ne refusez pas de coopérer. Montrez votre ordonnance, votre lettre du médecin, et demandez à parler à un conseiller médical. Si vous avez un numéro d’urgence de l’INCB ou de votre ambassade, appelez-le immédiatement. Ne signez rien sans comprendre - demandez une traduction si nécessaire.

La plupart des cas se résolvent par la confiscation du médicament, mais certains peuvent dégénérer en arrestation. La clé ? La préparation. Un voyageur qui a vérifié les règles à l’avance n’aura jamais ce genre de problème.

Partir en voyage, c’est découvrir de nouveaux endroits. Mais pour rester en sécurité, il faut aussi respecter les règles locales - même celles qui semblent étranges ou excessives. Vos médicaments sont votre santé. Ne les laissez pas devenir un risque.

1 Commentaires
  1. Kate Orson

    Ah oui bien sûr, parce que les États-Unis ont le monopole de la santé mentale 🤡. En Suisse, on a des médicaments, pas des cultes. Et vous, vous croyez vraiment que le Japon vous juge pour un Xanax ? Ils ont des robots qui nettoient les toilettes, pas des flics qui cherchent vos cachets. 😂💊

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